La mode du « né de nouveau »

Il y a beaucoup de discussions à notre époque au sujet de la croissance rapide des sectes. Les Témoins de Jéhovah, la Science chrétienne, les Mormons, l’Eglise de l’Unification, et une armée de groupes moins connus fabriquent des convertis à des vitesses stupéfiantes. Pourtant, l’effet combiné de tous ces groupes est éclipsé par un mouvement qui, dans les quelques dernières années, a grandi jusqu’à inclure 30% de la population des USA. Le développement stupéfiant de ce qui pourrait être appelé « la mode des nés de nouveau » affecte tous les secteurs de notre société. En fait, si les derniers chiffres présentés dans les sondages religieux sont précis, le phénomène « né de nouveau » pourrait bien être vu comme la secte qui grandit le plus vite en Amérique. Le phénomène « né de nouveau » a infiltré les dénominations fondamentalistes comme le levain dans la pâte, et s’est étendu dans la culture dans son ensemble. Les candidats l’adoptent afin d’obtenir des voix, les artistes l’utilise afin d’attirer les foules, les joueurs de football professionnels le proclame pour donner du respect à leur brutalité du dimanche après-midi, et le monde des affaires le promeut afin de faire de l’argent. Même la presse, la radio et la TV profanes ont trouvé de bon ton de glisser occasionnellement les mots « né de nouveau » dans leurs discours et leurs papiers.

Que le monde ait suivi le mouvement du « né de nouveau » afin de l’exploiter est triste mais pas surprenant. Nous ne devrions réellement attendre rien d’autre du monde aveugle spirituellement. La vraie tragédie est que tout ce désordre a été engendré et répandu par « l’Eglise » et est maintenant glorifié comme un grand réveil du christianisme.

La vérité est que beaucoup de l’évangélisme contemporain, comme l’Eglise de Sardes, parait être vivant, mais en fait est mort (Apocalypse 3 :1). Et nous ne pouvons pas blâmer les athées, les agnostiques, ou les libéraux pour cette situation. Non, la faute repose sur les supposés « croyants de la Bible ». L’erreur a été prêchée comme la vérité et propagée avec un zèle sectaire. Comme résultat, des multitudes ont cru à un mensonge et se dirigent vers l’enfer, venant des bancs de l’église fondamentaliste avec une Bible dans les mains et une prière sur leurs lèvres. Beaucoup d’autres sont devenus désabusés avec toute l’hypocrisie et le faux « accomplissement », et ont conclu qu’il n’y a réellement rien de vrai de ce truc de « né de nouveau ».

La vérité a tourné à l’erreur

Mais la Bible n’enseigne-t-elle pas que les hommes doivent naitre de nouveau ? N’était-ce pas un enseignement absolument fondamental de notre Seigneur, de Ses apôtres, et de l’Eglise à travers les époques ? Oui, bien sur que oui, et sans ça, il n’y a pas de vrai christianisme. Mais l’erreur cachée par des termes bibliques est encore une erreur. Dans le cas du mouvement actuel du « né de nouveau », la terminologie scripturaire est utilisée pour enseigner juste le contraire de sa signification originale. La grande doctrine du besoin de l’homme pour la régénération (i.e. la nouvelle naissance miraculeuse) est présentée d’une manière qui nie le point même qu’elle est censée enseigner. Dites simplement, l’erreur est celle-ci – que les hommes sont nés de nouveau comme le résultat de quelque chose qu’ils font. Ce quelque chose peut être « de venir devant » à la fin du message d’évangélisation, de prendre une « décision » pour Christ, ou de « se repentir » et de « croire » l’Evangile. Quelque soit la condition qui est placée devant le pécheur, l’impression est donnée que l’homme pécheur lui-même est celui qui accomplit la régénération.

Les tristes résultats d’un tel enseignement peuvent être vus tout autour de nous. Les évangélistes, qui croient que les hommes morts dans leurs péchés peuvent et se tourneront vers Dieu si le bon niveau d’incitation émotionnelle et psychologique est présenté, poussent et mettent la pression sur les personnes perdues pour prendre des « décisions. » Quoi que ce soit qui est nécessaire pour faire venir les gens devant, ou lever les mains, ou signer une carte, est essayé par les « gagneurs d’âmes » d’aujourd’hui. Des réunions hautement émotionnelles, des appels prolongés, des refrains musicaux répétés, et même la tactique trompeuse d’avoir des conseillers placés de façon stratégique dans le public qui viennent devant au moment de « l’appel » – tout ça sent les techniques de psychologie de foule.

Ceux qui viennent devant (ou lèvent la main, ou signent une carte) sont alors entrainés à croire que Dieu est venu dans leur vie, et qu’ils sont maintenant « sauvés ». Au plus profond d’eux, pourtant, ils savent que rien n’est réellement arrivé. L’évangéliste a fait quelque chose, la personne perdue a fait quelque chose, mais Dieu n’a rien fait. Il n’y a eu aucun miracle. La personne peut donner une affirmation mentale à la doctrine de la nouvelle naissance et essayer de s’en réjouir, mais il n’y a au aucun passage surnaturel de la mort à la vie (Ephésiens 2 :4-5). C’est pour cela que la plupart des « convertis » de ce genre de « nouvelle naissance » ne montre aucun zèle réel pour Dieu, et beaucoup désertent complètement après un mois ou deux.

Que certaines personnes soient amenées dans le royaume dans ces situations est sans doute vrai. Mais c’est en dépit de ces méthodes, pas à cause d’elles. Si nous nous tournons vers la section de l’Ecriture la plus souvent citée concernant la nouvelle naissance, nous trouvons le Seigneur enseignant juste le contraire du moderne « gagneur d’âmes. »

Vous devez être né de nouveau

Dans le troisième chapitre de l’Evangile de Jean, Jésus dit à Nicodème, « Tu dois naitre de nouveau. » Que voulait dire le Seigneur par cette déclaration ? Premièrement, il devrait être noté que Jésus n’a rien dit concernant une action ou une décision que Nicodème doit prendre, et Il ne lui a pas non plus dit de se repentir et de croire l’Evangile. En fait, Jésus ne disait pas à Nicodème de faire quoi que ce soit ! « Tu dois naitre de nouveau » n’était pas un commandement auquel Nicodème devait obéir, c’était simplement une constatation. Nicodème, dans son aveuglement, a mal compris cette affirmation et a demandé comment quelqu’un pouvait faire une telle chose – un homme « ne peut pas entrer une seconde fois dans le ventre de sa mère et naitre, n’est-ce pas ? » A ceci, Jésus a dit en effet, « Je ne te parle pas du fait que tu dois faire quelque chose. Je te parle de Dieu faisant quelque chose. » « Je parle de l’Esprit de Dieu venant et générant de façon miraculeuse la vie en toi. Toi, étant chair, ne peut produire que la chair. Seul l’Esprit de Dieu peut produire la naissance spirituelle  que tu dois avoir pour entrer dans le Royaume de Dieu, et l’Esprit de Dieu souffle où Il veut » (Jean 3 :1-8).

Les techniques et les enseignements modernes d’évangélisation sont, de façon évidente, absentes dans ce récit. Le Seigneur n’a pas donné à Nicodème « les quatre lois spirituelles », ni aucune instructions sur « Comment naitre de nouveau », et Il n’a certainement utilisé aucuns trucs de manipulation. Il s’est soucié de mettre l’accent sur une seule chose. La régénération est une œuvre miraculeuse de l’Esprit de Dieu.

Nous pouvons, et devons, dire aux hommes de se détourner de leurs péchés et de croire l’Evangile, mais en faisant cela, nous devons réaliser que, quand un homme se repent et croit, c’est le résultat de l’œuvre antérieure de régénération de Dieu en lui. Si ce n’était pas le cas, si l’homme doit en fait initier son propre salut, alors il serait impossible d’échapper à la conclusion que les hommes n’ont absolument pas besoin de régénération, mais possèdent en eux-mêmes une bonté innée qui les entraine à chercher Dieu. Bien qu’elle puisse être si mince, cette bonté est alors la raison ultime pour laquelle l’homme est sauvé et un autre non. Mais l’apôtre Paul enseigne clairement le contraire quand il écrit :

Il n’y a point de juste, pas même un seul ;
Nul n’est intelligent,
Nu ne cherche Dieu…
Il n’en est aucun qui fasse le bien,
Pas même un seul (Romains 3 :10-12)

Ici, Paul déclare clairement qu’il n’y a aucune « étincelle de bonté » dans l’homme qui l’entraine à répondre à l’Evangile. En fait, l’homme, aveuglé par le péché et Satan, ne comprend même pas l’Evangile. Il est en rébellion totale envers Dieu et Sa vérité. Si la régénération dépendait en premier du désir de l’homme pour Dieu, personne ne serait même né de nouveau, car « nul ne cherche Dieu. » De plus, si l’homme devait en fin de compte recevoir le crédit du fait d’être venu à Dieu, le christianisme deviendrait juste une religion de plus parmi toutes les religions ou sectes mondiales centrées sur l’homme qui enseignent le salut par les œuvres. De tels systèmes centrés sur l’homme offrent une fausse espérance, car il est simplement impossible à l’homme pécheur de se rendre différent de ce qu’il est – il a besoin d’un nouveau cœur, il doit être « né de nouveau ! »

A nouveau, on devrait accentuer le fait que nous devons certainement dire aux hommes de chercher Dieu. Nous devons leur dire de croire et de recevoir Christ. Mais ces commandements tomberont dans des oreilles spirituellement mortes à moins que Dieu ne génère d’abord la vie par l’œuvre intérieure de Son Saint-Esprit.

Vous pouvez protester que cela fait de Dieu le décisionnaire ultime de qui est sauvé. A ceci, les apôtres et les prophètes, d’une seule voix, crient, « Amen ! » « Le salut vient de l’Eternel. » Les chrétiens, comme Jean le dit dans le chapitre d’ouverture de son évangile, sont des gens, « qui sont nés non… de la volonté de la chair, non de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1 :13). C’est pour cela que nous rendons grâce à Dieu quand quelqu’un est converti. Nous savons que Dieu a gracieusement fait un miracle – le miracle souverain et surnaturel de la nouvelle naissance.

Cette vérité devrait nous donner la confiance pour présenter le pur Evangile, en sachant que ce n’est pas à nous de quelque manière que ce soit de manœuvrer et manipuler les hommes dans le christianisme. Cela devrait aussi nous faire nous agenouiller devant le Dieu qui est souverain dans le salut. Lui seul peut enlever le cœur de pierre et donner un nouveau cœur. Lui seul peut donner la vie aux morts. Lui seul mérite la bénédiction, la gloire et l’honneur.